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B) Économie

Sergueï Tsoukhlo
1 novembre 2017

L’industrie russe en 2015-2016 : la crise ? quelle crise ?

Une première vision d’ensemble de la situation dans l’industrie est donnée par des indicateurs globaux, fondés sur des statistiques reposant elles-mêmes sur des sondages de l’Institut de politique économique E. Gaïdar. L’indice d’optimisme dans l’industrie est un indicateur traditionnel pour les sondages de conjoncture ; l’indice d’adaptation (de normalité) a été nouvellement conçu par l’Institut et permet de mettre en lumière les particularités des années 2015-2016.

L’indice d’optimisme (1) révèle que les premières estimations de la situation dans l’industrie russe au cours de l’année 2015, déclarée « année de crise », ne reflètent absolument pas un état de crise. L’indice reste dans le positif et s’améliore même par rapport aux mois de novembre et décembre de l’année précédente. La baisse des indicateurs qui suit est le résultat de l’affolement des fonctionnaires et des analystes, qui se sont ouvertement préparés à une crise semblable à celle des années 2008-2009. Cette baisse de tonus des entreprises en février-mars 2015 n’en reste pas moins faible, très comparable aux indicateurs des années inter-crise, et n’est plus qu’un souvenir dès avril-mai. L’industrie échappe donc au défaut d’optimisme attendu par les autorités et les experts. En juin, les dirigeants d’entreprises sentent à nouveau un souffle froid dans l’industrie russe, mais en raison, uniquement, de la dynamique de la demande (qui entre dans l’indice d’optimisme) et de la dynamique de production (qui n’y entre pas). Les modifications négatives de ces deux indicateurs entraînent une hausse de l’insatisfaction quant aux volumes de vente. Toutefois, d’autres composantes de l’indice ne subissent pas de changements brutaux liés à la crise. Finalement, bien que passé en négatif, l’indice ne reproduit pas, globalement, ne seraient-ce que les pires valeurs de la période inter-crise (graphique 1). En août, l’indice d’ensemble atteint son maximum pour 2015 en raison des déclarations officielles selon lesquelles le « bout du tunnel » est proche.
Ensuite, l’indice se met à baisser obstinément, pour atteindre, en février 2016, un minimum dû, cette fois, aux promesses non tenues d’une fin prochaine de la crise. Puis la situation commence à se redresser : les informations de mars sur l’état et les prévisions des entreprises industrielles se révèlent très positives, mais uniquement pour les indicateurs non accessibles aux statistiques officielles. L’indice d’optimisme augmente de cinq points, revenant finalement aux environs de zéro. À partir du deuxième trimestre de 2016, les sondages montrent une amélioration dans l’industrie nationale. Malgré quelques piétinements, l’indice d’optimisme atteint, en novembre 2016, son maximum en cinq ans. La crise des années 2015-2016 semble terminée. Ajoutons que la baisse très négligeable de l’optimisme en 2015-2016, par rapport aux « résultats » de septembre 1998 et de décembre 2008, conduit à s’interroger sur la définition de la période 2015-2016 comme une période de crise, précisément dans le secteur industriel. La légitimité de cette interrogation est confirmée par la dynamique d’un autre indicateur basé sur les sondages de l’Institut E. Gaïdar : l’indice d’adaptation (de normalité) dans l’industrie (2).

L’indice d’adaptation permet une compréhension sensiblement plus large de la crise des années 2015-2016 dans l’industrie russe. En premier lieu, à en juger d’après les évaluations des entreprises, rien d’anormal – caractéristique d’une crise – ne s’est produit dans l’industrie ni en 2015 ni en 2016. L’indice conserve tranquillement de hautes valeurs (graphique 2). Même le premier trimestre de 2015, émotionnellement le plus dur, est perçu avec moins d’affolement par les industriels que du côté du pouvoir et des observateurs. Une conclusion étonnante s’impose : l’industrie s’est adaptée depuis longtemps, et sans heurts, à la dynamique des dernières années. Bien plus, l’indice d’adaptation montre que l’industrie russe a constamment gardé, depuis la fin de 2010, une adaptabilité importante aux conditions économiques de chaque trimestre de cette période. L’indice d’adaptation de 2011-2015 se maintient dans une fourchette de 68-72 %. La baisse maximale, dans ce laps de temps, est de deux points, et les valeurs les « pires » (68 %) ne correspondent pas à la crise de 2015, mais à la fin de 2013 et au début de 2014. En second lieu, à la fin de 2016, année de crise, l’indice d’adaptation atteint son maximum depuis qu’il a commencé à être calculé (1994) : 75 %. Les entreprises se sont clairement adaptées, d’une surprenante façon, aux réalités de l’économie russe et de la politique économique.
Dynamique des principaux indicateurs majeurs de l’industrie russe, 2015-2016

Examinons la courbe des indicateurs de l’industrie au cours des deux dernières années.

Les premières données sur l’industrie du pays, au début de 2015, montrent peu de signes de crise en cette année « de crise » 2015. La courbe de la demande et de la production, l’évaluation des stocks de production, les projets d’embauche sont ceux d’un mois de janvier ordinaire et ont même un air d’optimisme sur fond de panique de (pré)-crise. La crise, au demeurant, se reflète dans les prévisions de la demande, les plans de production et les intentions d’investissement, dans lesquelles on ne retrouve pas l’optimisme caractéristique des débuts d’année. Néanmoins, le bilan du premier trimestre de 2015 indique que l’industrie est parvenue à éviter une chute de la production, malgré un lent rétablissement de la demande après les congés de janvier. Cette lenteur n’arrange pas une partie de plus en plus conséquente des entreprises qui, toutefois, à en juger par les évaluations des stocks, maîtrisent pleinement l’équilibre de l’offre et de la demande. Un début de ralentissement de la flambée des prix, une réduction des taux bancaires et un renversement, en mars, de la tendance négative dans les plans d’investissement semblent nettement positifs sur le fond de la rhétorique des autorités concernant la crise. Dans un contexte de licenciements pour d’autres secteurs et de ralentissement des augmentations de salaires, l’ensemble de l’industrie russe obtient plus de possibilités de résoudre ses problèmes de personnel. Les sondages font état, dans un quart des entreprises industrielles, même au début du premier trimestre de 2015 (où la panique face à la crise atteint à son maximum), d’un manque de personnel qui empêche d’assurer un volume normal de production, tandis que 15 % des entreprises pensent être en mesure de maintenir leurs emplois à court terme, en tenant compte des changements prévus de la demande. Dans ce contexte, la courbe positive de l’emploi en mars 2015 (autrement dit le fait que l’embauche l’emporte sur les licenciements) paraît assez logique, mais inhabituelle en temps de crise.

Du côté de l’emploi, bien des choses sont inhabituelles dans la crise de 2015-2016. Premièrement, l’industrie russe parvient à éviter l’explosion des sureffectifs qui a marqué les années précédant la faillite et la crise de 2008-2009. Deuxièmement, elle réussit péniblement à maintenir l’équilibre de l’évaluation du nombre d’emplois et d’un léger déficit ; en d’autres termes, dans les sondages concernant l’industrie, les réponses : « Personnel en nombre insuffisant » l’emportent, pour cette crise, sur les réponses : « En nombre plus que suffisant » (graphique 3). Troisièmement, le manque de personnel pour assurer le volume de production en période de crise l’emporte largement sur le manque d’autres ressources (capacités de production, matières premières, crédits). Quatrièmement, durant l’année de crise 2016, l’industrie réussit à atteindre son maximum historique en ce qui concerne le nombre normal (suffisant) de cadres : l’indicateur monte jusqu’à 78 %.
L’évaluation des capacités de production par les entreprises, en 2015-2016, recèle également assez peu de signes de crise. Premièrement, comme dans le cas du personnel, l’industrie réussit à éviter une révision de l’estimation de ses capacités fixées dans un sens excédentaire. Cet indicateur conserve son niveau de 2012-2014, soit 24 %. Autrement dit, près d’un quart de l’industrie russe estime, en 2012-2016, que ses capacités de production sont trop importantes, compte tenu des changements attendus de la demande. Deuxièmement, l’évaluation des capacités reste également stable dans les années 2012-2016, mais s’accompagne pour l’industrie russe d’un excédent conséquent (à la différence de l’évaluation du personnel – graphique 3). Bref, les entreprises bénéficiant d’un surplus de capacités de production sont plus nombreuses que celles qui estiment en manquer.

Cette évaluation des capacités de production, dans laquelle on ne reconnaît pas la crise, est notamment due à un taux d’activité élevé et constant. Les sondages de l’Institut E. Gaïdar montrent que le taux d’activité moyen annuel n’a pas du tout changé au cours de la crise par rapport aux années de « pré-crise » : il était de 66 % en 2015 et de 67 % en 2016. Ajoutons que l’industrie russe est actuellement en mesure d’augmenter ce taux jusqu’à 82 % en faisant tourner ses machines à un rythme normal, sans investissements et en assurant une production concurrentielle. Les entreprises disposent donc de capacités suffisantes pour sortir de la crise « molle » actuelle.

L’évaluation des stocks ne témoigne pas non plus d’une crise de l’écoulement de la production en 2015-2016 : l’industrie parvient, comme jamais, à en contrôler les volumes. Au cours du premier trimestre de 2015 (autrement dit, au tout début de la « crise »), les évaluations « normales » concernant les stocks de production demeurent à leur maximum historique (70 % en 2014). Jamais encore – entre 1992 et 2014 – l’industrie russe n’a eu d’aussi bons stocks de production (qui n’ont, surtout, rien à voir avec une situation de crise). Voilà qui ne s’inscrit absolument pas dans le tableau de crise de l’industrie russe peint par les autorités et les analystes. Quant à la valeur maximale de l’estimation des stocks dans la crise actuelle, elle date de février 2016 et marque une hausse de neuf points. C’est là le résultat des tentatives manquées de l’industrie russe d’augmenter les volumes de production à la fin de 2015 et au début de 2016, et de « sortir du tunnel ». Toutefois, dès le milieu de 2016, la part des évaluations « normales » des volumes réels de stocks atteint un nouveau maximum historique (pour la période 1992-2016 !), avec 75 %.

C’est ainsi que l’industrie entre dans la crise d’une façon qui n’a rien à voir avec une situation de crise, sans stocks excédentaires ; puis, influencée par les promesses d’une prochaine fin de la crise, elle passe à une politique d’excédents modérés. Néanmoins, le « bout du tunnel » ne se profilant pas à l’horizon, on en arrive, en février 2016 seulement, à avoir les plus grands surplus de production pour 2015-2016 (mais qui n’ont rien à voir avec la crise). La rhétorique officielle change, les prévisions concernant la durée de la crise deviennent plus réalistes, ce qui conduit l’industrie à se défaire de ses stocks superflus compte tenu du contexte (ce qui est fait entre mars et juin 2016), puis à se retrouver en « moins » dans les évaluations (juin-octobre).

On obtient un tableau analogue, qui ne porte pas les marques de la crise, dans les évaluations par les entreprises des stocks de matières premières et de matériaux. Le début de la « crise » de 2015-2016 n’entraîne aucun des changements d’évaluation traditionnels dans ce contexte. Et, au troisième trimestre de 2016, la part des évaluations « normales » se porte à son maximum historique de 80 %. L’industrie russe n’a jamais été aussi bien fournie en matières premières, matériaux et accessoires permettant de maintenir la production en cours, voire en tenant compte d’éventuels changements qui ne seront vraisemblablement pas un choc pour les producteurs (mais seront marqués du signe « + »). L’indicateur atteint son maximum absolu (depuis qu’on le surveille) avec 81 %, au début de 2012, tout en se révélant inconstant. Au bout du compte, l’évaluation des stocks de matières premières et de matériaux de 2016 est la meilleure : 79 % des entreprises les jugent « normaux », 15 % « au-dessous de la norme », 3 % « au-dessus ». Et, effectivement, le « manque de matières premières et de matériaux » arrive en douzième-treizième position en 2016, sur une liste de dix-sept points qui sont autant de freins à la croissance industrielle (du point de vue des entreprises).

La première place, dans cette liste, revient traditionnellement à la « demande insuffisante ». Toutefois, durant les années « de crise » 2015-2016, elle est mentionnée (du moins son impact négatif sur la production) en moins bonne place que dans les années 2012-2014 précédant la crise. Et plus bas encore que dans la période réelle de crise de l’industrie : les années 1994-1998 et 2009.

Les évaluations directes de la demande selon l’échelle « au-dessus de la norme », « normales », « au-dessous de la norme » montrent qu’une majorité (bien que minimale) des entreprises de Russie est satisfaite de la demande concernant sa production au cours des deux dernières années « de crise ». En 2009, la part des réponses : « normale » tombait en moyenne, au cours de l’année, à 28 % et, dans la période précédant la faillite de la Russie en 1998, était de 8-14 % (graphique 4). Les évaluations mensuelles des ventes révèlent qu’en 2015, durant les premiers mois de crise, on ne note pas de chute de satisfaction quant à la demande en raison de la crise : les indicateurs demeurent dans une fourchette de 50-54 %. La meilleure valeur, en 2015, est de 59 % au mois d’août. Un résultat fragile dans un contexte de promesses constantes, jamais réalisées, de « voir le bout du tunnel ». Finalement, vers le mois de janvier 2016, l’indicateur de satisfaction de la demande s’effondre et atteint son minimum de crise : 39 %. Cependant, la nouvelle rhétorique et la reconnaissance officielle du caractère prolongé de la crise aident sans conteste l’industrie russe à mieux comprendre les particularités du moment.
Quelle crise dans l’industrie russe pendant la crise des années 2015-2016 ?

La crise des années 2015-2016 est, malgré tout, source de problèmes pour l’industrie russe. Il semble, pourtant, que seuls deux secteurs soient touchés, et pas les plus importants pour la plupart des entreprises.

Les évaluations des entreprises mettent au jour une augmentation brutale (typique des périodes de crise) des difficultés d’accès au crédit. À partir de septembre 2014 et jusqu’en février 2015 inclus, cet indicateur s’envole littéralement de trente points, atteignant son maximum : 45 % – autant d’entreprises qui, au début de 2015, estiment que les crédits leur sont inaccessibles. Ce maximum s’efface nettement (vingt points) devant celui de la crise précédente où le crédit devenait inaccessible à 65 % des entreprises. Il en résulte que, de ce point de vue, les années 2015-2016 sont plus « douces » que la crise analogue de 2008-2009. Au début de 2017, le non-accès (et, par conséquent, l’accès) au crédit retrouve son niveau d’avant la crise.

L’observation du taux d’intérêt minimal moyen à partir duquel les banques proposent des crédits à l’industrie de Russie révèle aussi une envolée – liée à la crise – de l’indicateur vers le mois de février 2015, jusqu’à 20,8 % annuels en roubles, contre 12 % d’août 2014. Puis cet indicateur décroît rapidement et, vers le mois d’août 2015, récupère quatre points. Durant les quinze mois suivants, le taux d’intérêt perd encore quatre points. Toutefois, entre novembre 2016 et février 2017, les banques cessent de baisser le taux des crédits alloués à l’industrie russe : l’indicateur se stabilise à 14,6 % annuels en roubles.

Le manque de crédits, toutefois, même au pic de la crise 2015-2016, n’est pas – tant s’en faut – le problème le plus douloureux pour l’industrie nationale. De l’avis des entreprises, ce facteur gêne la croissance de la production pour 10 % (dix !) d’entre elles et, « dans le meilleur des cas », ne grimpe qu’à la douzième place dans la liste des dix-sept limitations de la croissance industrielle. La faiblesse du rouble est un obstacle beaucoup plus fort à l’augmentation de la production durant la crise : on a vu jusqu’à 36 % des entreprises la signaler dans les sondages, ce qui la plaçait au troisième rang sur dix-sept. Mais il s’agit ici, soulignons-le, du point de vue des entreprises.

Une baisse due à la crise est également enregistrée par les sondages dans les plans d’investissement des entreprises. À cet égard, le terme de crise peut être employé sans guillemets ni réserves, les plans d’investissement ayant chuté de quarante-trois points (avec un effondrement à -36). Mais, comme le montrent les observations régulières de l’Institut, cette crise commence après l’entrée de la Russie, en août 2014, dans la « guerre des sanctions ». Dans les six mois qui suivent, les plans d’investissement de l’industrie russe virent obstinément au pessimisme, atteignant leur minimum de crise aux environs de février 2015. Ce pessimisme, il faut aux entreprises près de deux ans pour le vaincre, même si, en mars 2016, l’industrie n’est pas loin d’un solde positif des intentions d’investissement. Toutefois, l’aveu des autorités concernant le caractère prolongé de la crise contraint visiblement les entreprises à rectifier leurs plans. Et ce n’est qu’en janvier 2017 que la balance se retrouve nettement en « + ».

Les réticences de l’industrie à investir reposent, en 2015-2016, non seulement sur le flou et l’imprédictibilité de la situation macroéconomique, mais aussi sur le fait que, pour la plupart des entreprises, le volume d’investissement dont elles disposent, même réduit, leur suffit. C’est ainsi, en tout cas, que 61 % d’entre elles évaluent leurs investissements au troisième trimestre de 2016, ce qui est le maximum de crise de l’indicateur. Le manque d’investissements freine aussi la croissance de la production au quatrième trimestre de la même année pour 13 % seulement des entreprises, et cet indicateur devient le minimum de crise.

Conclusions

L’étude d’un échantillon représentatif d’indicateurs conjoncturels obtenus par les sondages de l’Institut E. Gaïdar a permis de mettre en lumière les particularités de la crise 2015-2016 dans l’industrie de Russie. Premièrement, au cours des deux années de crise, les principaux indicateurs (demande, production, prix) se sont distingués des crises précédentes par une « mollesse » à laquelle les observateurs ne s’attendaient pas. Deuxièmement, la préparation psychologique à la crise de 2015 avait commencé quelques années plus tôt, avec la diffusion de l’idée d’une « seconde vague de crise ». Ces circonstances engendraient une troisième particularité : cette crise a été assez peu douloureusement ressentie par l’industrie russe, ce dont témoignent les évaluations par les entreprises de la demande, des stocks, de l’emploi et des capacités de production. Il faut attendre le premier trimestre 2016 pour que les entreprises connaissent des difficultés dues au fait que le « bout du tunnel » promis par les autorités s’obstine à rester invisible. Toutefois, la nouvelle rhétorique officielle et une politique précautionneuse de production et de prix permettent à l’industrie nationale de s’adapter rapidement à cette crise prolongée, enfin reconnue au plus haut niveau, et d’évaluer sa situation, à la fin de l’année « de crise » 2016, comme étant d’une « normalité » sans précédent. Quatrièmement, les seules manifestations de la crise de 2015-2016 auront été, pour l’industrie russe, l’envol des taux d’intérêt pour les crédits bancaires et l’effondrement des plans d’investissement. Néanmoins, la plupart des entreprises jugeaient suffisants les investissements en raison des évolutions attendues de la demande.

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1. Cet indice est la moyenne arithmétique des différentes réponses à quatre questions d’une enquête mensuelle effectuée par l’Institut E. Gaïdar : a) les modifications réelles de la demande ; b) l’évaluation de la demande ; c) l’évaluation des stocks existants ; d) les projets de modification de la production. Il varie entre -100 et +100. Les valeurs « + » indiquent une dominante des évaluations positives de la situation ; les valeurs « - », une dominante des évaluations négatives.

2. Cet indice est la moyenne arithmétique de la part des évaluations normales de six indicateurs : demande ; stocks de production ; stocks de matières premières ; capacités de production ; situation de l’emploi ; situation économique et financière des entreprises. L’indice varie entre 0 et 100 %. Son interprétation est simple : il montre le degré d’adaptation de l’industrie russe au contexte économique du moment ou, pour le dire autrement, dans quelle mesure les conditions de fonctionnement sont « normales » pour l’industrie russe.