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E) Miscellanées

Étienne Bouche Étienne Bouche
3 octobre 2019

Le rap, écho d’une jeunesse en rupture avec le système politique

D’abord ersatz de la culture urbaine américaine, le rap russophone s’est structuré au cours de ces quinze dernières années jusqu’à devenir le genre musical dominant auprès de la jeunesse. Propulsé par internet, le rap s’affranchit de la bienséance observée dans les canaux médiatiques traditionnels et capte un public devenu hermétique au discours politique officiel. Conscient d’avoir perdu une partie de la nouvelle génération, le Kremlin est à la recherche d’une stratégie pour canaliser un phénomène qu’internet a rendu souverain. 

Le 3 février 2019, les Russes apprennent la disparition de celui qui fut présenté comme le premier rappeur russe : Kirill Tolmatski, dit Detsl, meurt d’un arrêt cardiaque à l’âge de 35 ans. Incarnation d’une jeunesse alors fascinée par la sous-culture américaine, Detsl apparaît en 2000 dans un clip qui en concentre tous les attributs : t-shirt Converse, skateboard, panier de basket et bimbos en minijupes. La chanson, Vetcherinka [Soirée], est plébiscitée par le public des MTV Music Awards. L’année suivante, le chanteur aux dreadlocks est de nouveau récompensé au Zolotoï Grammofon. Sa mort suscite en Russie une certaine émotion, car au-delà de la musique du rappeur, son image reste associée à une autre époque, débridée et chaotique, aujourd’hui révolue. 

Dans les années 1990, la culture urbaine américaine déferle en Russie, séduisant une jeunesse pour laquelle elle incarne la nouveauté et la liberté. La chaîne de télévision BIZ TV en est l’un des vecteurs d’influence, remplacée en 1998 par MTV Russie. Celle-ci joue un rôle prescripteur aussi bien dans les pratiques urbaines que dans les modes vestimentaires. Les Moscovites découvrent le breakdance dans la rue Arbat, tandis qu’Adidas popularise le basket et le rap : la marque de sport organise pendant plusieurs années l’Adidas Streetball Challenge, événement à l’occasion duquel se produisent sur scène les précurseurs du genre – Detsl, Bad Balance ou encore Kasta. Le rap est alors perçu comme un nouveau mode d’expression : son énergie est une forme d’exutoire dans un pays qui traverse de violents bouleversements économiques et sociaux. Les rappeurs russes en devenir découvrent le rap américain à travers des cassettes audio, et Tupac Shakur (2PAC) devient leur figure tutélaire. Cet engouement pour la culture noire-américaine suscite la fureur de mouvements skinhead apparus avec l’effondrement de l’Union soviétique. 

Le rap se propage comme un virus à travers le pays (1) – Saint-Pétersbourg, Rostov-sur-le-Don, Ekaterinbourg – et se produit dans des conditions artisanales. L’envie d’être écouté prévaut sur la qualité, reflet d’une époque où les idées circulent et le multipartisme se met en place dans le monde politique. Mais à mesure que le rap gagne en popularité, il intègre, lui aussi, la logique de marché. Detsl est propulsé au sommet de ce nouveau star system par son père, le musicien et influent producteur Alexandre Tolmatski. La jeune vedette est même sollicitée pour devenir le visage de la marque de soda Pepsi. Le rap russe devient un business lucratif et, même s’il est chanté en russe, il s’applique à imiter les usages en vigueur outre-Atlantique. La massification de cette culture s’opère dans les années 2000 et le rap commercial évolue progressivement vers une forme de RnB glamour dont le chanteur Timati devient le parangon, arborant tatouages et chaînes en or. Dans son premier album solo, sorti en 2006 (Black Star, un hommage à l’Américain Tupac), il chante notamment avec Ksenia Sobtchak, vedette de téléréalité décriée mais à la notoriété imbattable. Radio et télévision promeuvent ce RnB papier glacé, qui, même s’il se montre en parfait décalage avec la société post-soviétique – jeunes femmes peu vêtues, champagne et voitures de luxe –, semble en capter les aspirations. Le pays connaît ses années les plus prospères.

Du mimétisme au refus de l’amateurisme

La prédominance de ce rap mimétique, aux textes rarement travaillés, suscite un mouvement de réaction : une partie de la communauté souhaite rompre avec ce rap mainstream et renouer avec une certaine authenticité. L’avènement d’internet va contribuer à l’émergence d’un nouvel underground : des sites spécialisés (2) font leur apparition et permettent la constitution d’un milieu – les forums hébergent notamment l’ancêtre des battles. Babaginda est le produit de cette culture internet en formation : son rap est approximatif, mais la sincérité qui s’en dégage retient l’attention. Ce retour à l’authenticité est également porté par le groupe Tsentr qui raconte, dans une langue à la fois simple et poétique, la Moscou du quotidien – une description de la réalité russe qui tranche avec celle du Bronx et ses terrains de basket… Dans la capitale, l’ouverture du Gazgolder, futur lieu incontournable, marque une nouvelle étape dans l’histoire du rap : le club révèle Basta, l’un des principaux noms de la scène actuelle, qui devient, en 2007, copropriétaire du label Gazgolder. Dans la seconde moitié des années 2000, les réseaux sociaux surgissent (Vkontakte en tête) et jouent un rôle déterminant dans l’essor du genre. Signe que ce dernier devient un sujet digne d’attention, le magazine culturel de référence Aficha publie son premier dossier sur le rap en 2008 (3).

Tandis qu’internet acquiert une influence grandissante, une figure s’impose : celle de Miron Fiodorov, dit Oxxxymiron, né à Leningrad en 1985. Dans les années 1990, sa famille quitte la Russie pour s’installer en Allemagne, puis en Grande-Bretagne. Narcissique et cultivé – il obtient un diplôme de littérature médiévale anglaise à Oxford –, il se fait d’abord connaître comme participant aux battles en ligne du site hip-hop.ru. Dès 2009, il est reconnu parmi les plus talentueux. Avec un autre rappeur de l’émigration, Schokk, il fonde le label Vagabund et bouscule le monde du rap russophone : Oxxxymiron revendique son expérience acquise à l’étranger, son style, sa maîtrise technique et fustige l’amateurisme de la scène rap en Russie. Son entrée dans l’arène est fracassante : sans promotion particulière, Oxxxymiron remplit des salles de mille cinq cents personnes lors d’une tournée à travers les pays de la Communauté des États indépendants (CEI). En 2012, il est nommé « Révélation de l’année » par le magazine GQ Russia. Le rappeur s’impose comme le maître incontesté des battles dont la forme évolue avec le développement d’internet : les participants s’affrontent désormais dans un lieu physique. La première « arène » du pays, Slovo, s’ouvre à Krasnodar en 2012. Le projet se constitue en réseau avec l’apparition de lieux similaires dans d’autres villes de Russie et de la CEI – Saint-Pétersbourg en devient l’épicentre. Les duels sont retransmis en vidéo sur Versus (4), chaîne hébergée sur YouTube.

L’émission d’Ivan Ourgant mise à part, exception « progressiste » sur la chaîne Pervy Kanal, les rappeurs sont invisibles à la télévision (une absence qui s’explique en partie par une loi votée en 2014, bannissant le mat – argot grossier – dans les œuvres artistiques). Leur succès dans les salles de concert n’a rien de paradoxal et s’explique par leur audience considérable sur internet. Sans couverture médiatique, le groupe Aïguel ou la rappeuse Tatarka connaissent un succès éclatant sur YouTube avec des chansons cumulant à ce jour près de 40 millions de vues. Star du ru.net, le blogueur Iouri Doud a interviewé l’essentiel des rappeurs de la scène russophone. Le succès d’audience de ses entretiens vidéo incite aujourd’hui les plus grands représentants du show-business à accepter d’y participer et à capter ainsi ce public qui ne consulte pas les médias traditionnels. Le rap russe possède aujourd’hui son propre écosystème : son langage, ses références, ses mèmes et ses canaux de diffusion – Telegram, VKontakte, YouTube. Il évolue dans un espace-temps accéléré où de nouveaux visages disparaissent aussi vite qu’ils surgissent – internet permet d’accéder très rapidement à la notoriété et révèle des interprètes parfois très jeunes, comme Face ou Pharaoh, nés respectivement en 1997 et 1996. Dans cet univers très concurrentiel, il s’agit de se singulariser (5), dans l’écriture ou dans le style – le rappeur Allj porte, par exemple, des lentilles blanches lui donnant l’apparence d’un zombie. Rituel très suivi, la battle flatte l’ego de ses participants et suscite de nombreuses réactions. Se mesurer à une pointure, briller avec une saillie bien sentie et, pourquoi pas ?, triompher, magnifie une cote de popularité.

Au cours de l’été 2017, Saint-Pétersbourg accueille la battle la plus attendue de l’année : le maître de la discipline, l’invaincu Oxxxymiron, défie Slava KPSS (« Gloire au parti communiste ») qui l’avait attaqué lors d’un autre affrontement. Ce dernier, qui a pour autre pseudonyme Gnoïny (« Le Purulent »), apparaît comme un spécimen insaisissable, sorte de troll nihiliste à la posture anti-hype, capable de scander « Vladimir Poutine » en unique refrain. Le jury lui accorde la victoire au terme d’une battle à l’audience record. Le retentissement sur internet est tel qu’il est commenté dans de grands médias nationaux, de la presse libérale à la télévision fédérale. Le duel Oxxxymiron / Slava KPSS fait du rap un phénomène sociologique pris au sérieux : dans un reportage de neuf minutes, la chaîne Pervy Kanal dresse un parallèle entre la popularité d’un rappeur aujourd’hui et celle du poète soviétique Evgueni Evtouchenko dans les années 1960, tous deux capables de remplir le stade Olimpiïski de Moscou. Au début de 2019, le film Beef (réalisé par Roma Jigan, rappeur de second plan) a droit à une sortie nationale dans les salles de cinéma. S’il ne fait pas l’unanimité parmi les puristes – il englobe des interprètes très différents –, il a le mérite de retracer l’histoire du rap russe qui, « parti du podezd [entrée d’immeuble], s’est fait une place dans les stades ».
Source : Collection particulière, D.R.

Un rap apolitique ?

De nombreux observateurs et journalistes sont tentés de voir dans l’émergence du rap l’expression d’une protestation à caractère politique. Grand connaisseur du genre, le critique musical Armas Chpilev-Vikstrem est plus nuancé : la description de la réalité russe qui apparaît dans certains morceaux relève davantage, selon lui, de la critique sociale. Noize MC est le dernier rappeur à avoir exprimé un véritable engagement politique en se joignant, en 2011, aux grandes manifestations hostiles au Kremlin. Il s’est fait plus discret depuis (6). La scène rap actuelle semble, à l’image de son public, indifférente à la politique. La jeunesse de Russie perçoit ce monde comme un jeu dérisoire et y réagit sur le même mode, en brandissant par exemple des canards en plastique lorsqu’elle se mobilise à l’appel de l’opposant Alexeï Navalny. Quand Slava KPSS interpelle Oxxxymiron sur son manque d’engagement politique, il assure quelques jours plus tard, dans un entretien, avec une désinvolture provocatrice, « ne pas être assez c... » pour aller manifester – un détachement cynique ostensible qui révèle un rapport désabusé à la politique dans la Russie contemporaine (7). Le fonctionnement politique étant perçu comme une farce, une partie de la jeunesse paraît trouver une proximité intime dans le rap : ceux qu’elle acclame se sont faits seuls, ils établissent un lien de communication direct via leurs réseaux sociaux et, surtout, parlent un même langage. Depuis son bannissement des œuvres artistiques, le mat a retrouvé une force subversive et sa grossièreté se révèle émancipatrice. Le public des rappeurs a cessé de regarder une télévision dans laquelle il ne se reconnaît pas, hermétique à des émissions musicales célébrant des artistes jugés anachroniques – Nikolaï Baskov, Valeri Leontiev, Lioubov Ouspenskaïa (8)… La popularité croissante du rap auprès du jeune public est telle qu’elle incite aujourd’hui Filipp Kirkorov, chanteur le plus célèbre du pays, à oser le clin d’œil parodique : en 2018, il signe un carton populaire, Tsvet nastroenia sini [Bleu sombre la couleur de l’humeur], dans lequel il singe avec bienveillance le jeune rappeur Face.

Dans le milieu artistique, le metteur en scène Kirill Serebrennikov a senti la puissance de cette « contre-culture » numérique : le directeur du Center Gogol de Moscou a sollicité le rappeur Husky, valeur montante du rap, pour son spectacle Petites Tragédies. La classe politique semble, quant à elle, l’avoir découverte à l’occasion de l’exposition médiatique inédite de la battle opposant Oxxxymiron et Slava KPSS. À l’évidence, elle a déduit de ce constat la nécessité de prêter attention à cette jeunesse en sécession culturelle. La formation d’une génération ultra-connectée et indifférente au discours officiel représente une menace potentielle pour la pérennité du système politique actuel. Le pouvoir a conscience qu’il ne peut se contenter de « serrer la vis » – il garde à l’esprit l’échec du régime soviétique à étouffer la culture rock dans les années 1980 (9). Afin de garder le contrôle de cette masse qui lui échappe, le Kremlin semble osciller entre la carotte et le bâton. Depuis l’automne 2018, plusieurs concerts de rap ont été annulés à travers le pays – récemment, celui d’Allj à Kaliningrad, « sous la pression des institutions et d’organisations civiles », selon l’agent de l’artiste. À plusieurs rappeurs s’ajoutent la chanteuse pop Monetotchka et le duo electro dark IC3PEAK. Ces personnalités ont au moins un point commun : leur très forte audience sur internet.

Le rappeur Husky sur la scène du Gogol Center pour le spectacle Petites tragédies

Source : Gogol Center.

L’affaire la plus médiatique s’est produite en novembre 2018 : le rappeur Husky voit alors l’un de ses concerts annulé à Krasnodar – le Parquet local reproche à l’artiste des clips et des textes qui inciteraient au suicide, à des actes violents, des comportements extrémistes et à la consommation de stupéfiants (ce dernier grief ayant motivé le blocage d’un clip sur la toile). En réaction à cette interdiction de se produire sur scène, Husky improvise un morceau sur le toit d’une voiture devant la salle de concert. Interpellé par la police sous les huées de ses fans, il est condamné à douze jours de prison pour « hooliganisme ». Contre toute attente, le rappeur est libéré au bout de quatre jours, décision semblant traduire une volonté d’apaisement de la part d’un pouvoir qui n’avait pas anticipé une telle manifestation de soutien. Jusqu’à présent réservés aux militants politiques encombrants, pressions et « problèmes techniques » (pannes d’électricité, etc.) concernent désormais les artistes en dehors de la ligne. Il serait sans doute erroné d’interpréter ces actes d’intimidation comme des directives du Kremlin : bien souvent, les pouvoirs publics prennent les décisions qu’ils imaginent souhaitées à l’échelon supérieur. Dans le doute, ils privilégient la sévérité « en conformité avec la loi » plutôt que le risque de se faire reprocher une négligence (10). À la suite de cet incident, la communauté rap fait la démonstration d’une rare unité : Oxxxymiron, Basta et Noize MC, trois figures de premier plan, se réunissent sur scène pour la première fois. Le titre du concert, qui reprend les paroles d’une chanson de Husky, a une résonance inhabituellement politique : Ia boudou pet svoïou mouzykou [Je chanterai ma musique]. Le concert est retransmis par la télévision d’opposition Dojd ; Alexeï Navalny, l’infatigable pourfendeur du Kremlin, est dans la salle. Pour le finale, les trois interprètes sont rejoints par d’autres figures populaires et reprennent un tube du rap russe – Moïa igra [Mon Jeu], de Basta. Historique !, selon le journal en ligne Meduza (11). En revendiquant sa liberté artistique, la scène rap est entrée malgré elle en politique. Conscient des limites de la stratégie du bâton, le pouvoir semble tenter la récupération. Quelques jours après le concert de soutien à Husky, des rappeurs sont invités à participer à une table ronde à la Douma d’État, afin d’évoquer les récentes interdictions. Deux répondent à l’appel, Roma Jigan et Ptakha, personnalités aux prises de position décriées et peu représentatives de la scène rap. Dans une tentative d’institutionnaliser le rap et de lui ôter ainsi son caractère subversif, le président du Comité pour l’éducation physique, le sport, le tourisme et la jeunesse, Mikhaïl Degtarev, annonce la création d’un concours de rap. Ouverte aux moins de trente ans, l’initiative encourage les candidats à présenter des chansons valorisant leur ville. Un voyage touristique à travers le pays est promis au lauréat… Le chef du Service des renseignements extérieurs, Sergueï Narychkine, suggère quant à lui au ministère de la Culture la création de prix distinguant les rappeurs. Pour l’élite politique, il s’agit aujourd’hui de reprendre le contrôle d’un monde parallèle qu’internet a rendu souverain – ce qui peut expliquer en partie le souci du Kremlin de réguler les contenus diffusés sur le ru.net.

À la fin de 2018, la question du rap s’est posée au plus haut sommet de l’État, puisque Vladimir Poutine lui-même s’est exprimé, à deux reprises, sur le sujet. À l’occasion d’une réunion du Conseil pour la culture et les arts, le président russe a réagi aux propos du compositeur Igor Matvienko, producteur du groupe Lioubè, présentant le sexe, la drogue et la protestation comme les « trois piliers » du rap. Après avoir exprimé son inquiétude à l’égard de la drogue, « la voie de la dégradation », Vladimir Poutine a jugé nécessaire de traiter la question du rap « avec précaution ». Il a affirmé son opposition à l’interdiction, position qui s’inscrit probablement dans l’habituelle répartition des rôles pratiquée par le Kremlin – aux yeux du peuple, le chef de l’État doit incarner la modération. Au royaume de la dérision qu’est internet, ses propos sur « le sexe, la drogue et la protestation » ont été repris avec gourmandise. C’est pourtant la fin de son intervention qui fut la plus éclairante : « quand il est impossible de stopper quelque chose, il faut en prendre la tête ». Considéré comme le porte-parole officieux du Kremlin à la télévision, Dmitri Kissilev a concédé l’importance du rap dans la culture russe contemporaine, se livrant à un numéro ironique à l’antenne. Le présentateur de Rossia 1 a annoncé la création d’un festival consacré au genre à Koktebel, en Crimée. Il y a peu de chances pour qu’une personnalité comme Kissilev, incarnation de la télévision d’État et ardent promoteur des skrepy (12), parvienne à capter cette jeunesse. Sa démarche peut toutefois aboutir à un autre résultat, sans doute celui recherché in fine : diviser le monde du rap pour mieux le dominer.

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1. Voir le Film Beef, réalisé par Roma Jigan en 2019, évoqué plus loin.

2. Citons, entre autres, le site rap.ru et le forum hip-hop.ru

3. A. Podchibiakine, A. Chpilev-Vikstrem, « Neformalnoïé obedinenié molodioji », Aficha, 1er décembre 2008.

4. www.youtube.com/user/versusbattleru

5. E. Frolova, Rep kak forma sotsialno-polititcheskoï refleksii v sovremennoï rossiïskoï koultourié, Haut Collège d’économie, Moskva, 2015, p.37.

6. Entretien publié par Colta le 8 juin 2018 : www.colta.ru/articles/music_modern/18268-noize-mc-battly-eto-zheltaya-zhurnalistika

7. F. Vouïatchitch, « Potchemou rep ne stanet novoï mouzykoï protesta » [Pourquoi le rap ne deviendra pas une nouvelle musique protestataire], Büro, 27 septembre 2017, www.buro247.ru/culture/music/27-sep-2017-russian-rap-is-politically-indifferent.html

8. Ce décalage a inspiré une chanson au rappeur Guf, « Spletni » [Ragots], album Gorod Dorog, 2007.

9. Interview du critique musical Artemi Troïtski, Fontanka, 2 janvier 2019, www.fontanka.ru/2019/01/02/011/

10. A. Kolesnikov, « Repery na sloujbe Kremlia. Kak vlast natsionalizirouïet molodiojnouïou soubkoultourou » [Les rappeurs au service du Kremlin. Comment le pouvoir nationalise la sous-culture des jeunes], Forbes, 7 décembre 2018, www.forbes.ru/milliardery/370107-repery-na-sluzhbe-kremlya-kak-vlast-nacionaliziruet-molodezhnuyu-subkulturu

11.  Compte-rendu du concert par Meduza, 26 novembre 2018, https://meduza.io/feature/2018/11/27/basta-oksimiron-i-noize-mc-dali-kontsert-v-podderzhku-haski-final-voydet-v-istoriyu-posmotrite-ego-zdes

12. « Agrafes », terme employé pour désigner les valeurs morales dites traditionnelles.