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Un « retour » inachevé : la relation entre la Russie et l’Afrique à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Commentaires d'Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, sur la relation entre la Russie et l'Afrique à l'épreuve de la guerre en Ukraine.

L’intérêt de la Russie pour l’Afrique sub-saharienne, avec une approche dominée par la géoéconomie, notamment dans le secteur des industries extractives, n’est apparu qu’à la fin des années 2010, alors que jusque-là, l’Afrique du Nord était privilégiée. La crise de 2014 en Ukraine l’a poussée à adopter une démarche géopolitique dans le contexte de ses relations de plus en plus conflictuelles avec l’Occident. Elle s’est présentée aux Etats africains comme une puissance sans passé colonial opposée au « néo-colonialisme » des occidentaux mais capable, contrairement notamment à la France, d’être un « pourvoyeur de sécurité » pour les pouvoirs en place. Avec le déclenchement du conflit ukrainien en 2022, sa diplomatie est devenue plus active, comme son investissement sécuritaire. Mais celui-ci s’appuie plutôt sur les activités du groupe Wagner que sur le ministère de la défense. Si la Russie en a retiré, devant l’ONU, un soutien indirect à son action en Ukraine, la question de l’intérêt pour les Etats africains de son offre de sécurité se pose néanmoins du fait de l’impact sur ses capacités financières des sanctions qui lui sont imposées et de l’affaiblissement de ses capacités sécuritaires, mobilisées sur le front ukrainien.

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