Comment s’étonner que l’on parle fréquemment de la « froideur des documents » ? Et que celle-ci ne corresponde pas toujours – loin s’en faut ! – à la « vérité historique » ? La biographie de Nikolaï Vassenine en est l’éclatante confirmation. Les lignes sèches des papiers officiels enregistrent de façon dépassionnée les jalons de sa vie, mais il ne leur est pas donné de changer les faits en destin, elles ne sont donc pas capables de narrer la gloire, le bonheur, l’amour et le drame intérieur du soldat de la dernière Grande Guerre.
Les jeunes années
Le petit Kolia (2) naît dans la famille du paysan Maxime Vassenine, le 5 décembre 1919, alors que la guerre civile bat son plein. Les Vassenine sont installés au bourg de Pychak, district d’Orel, gouvernement (3) de Viatka. Selon les critères de l’époque, ils relèvent des solides « paysans moyens », en d’autres termes plutôt cossus, disposant d’une grande exploitation, avec des chevaux et des vaches, sans pour autant être en mesure d’employer des ouvriers agricoles. Les Vassenine ont coutume de ne compter que sur leurs propres forces : ils travaillent eux-mêmes la terre, mènent paître le bétail, tissent vêtements, nappes, draps. Par bonheur, la famille ne manque pas de bras. Nikolaï est le plus jeune des cinq enfants de la famille et, à l’instar de ses frères et sœurs, il met la main à la pâte dès son âge tendre. Au quotidien, les Vassenine vivent à l’ancienne, sur le mode patriarcal. L’autorité du père est intangible. C’est de lui que le petit Nikolaï reçoit sa première leçon d’amour de la terre. Un jour que, pour s’amuser, il jette une motte de terre dans le potager d’un voisin, son père le prend par le bras et lui dit : « Fiston, qu’est-ce que tu fais ? C’est la terre, voyons ! La terre, il faut que t’en prennes soin ! »
Kolia n’oubliera jamais le précepte de son père.
La collectivisation conduit les enfants Vassenine à quitter la paysannerie. Après sept ans d’école, Nikolaï demande à partir pour Mourmansk où il finit par être admis à l’École maritime. Peu avant de faire son service militaire, il travaille un temps comme mécanicien de marine. En novembre 1939, il est appelé sous les drapeaux. Dix jours plus tard, la guerre éclate contre la Finlande.
Guerre et captivité
Ayant à peine achevé son instruction, Nikolaï Vassenine se retrouve au front. En janvier 1940, il devient mitrailleur dans la 17e Division mécanisée, qui se bat dans l’isthme de Carélie. C’est là qu’il reçoit le baptême du feu, mais il ne tarde pas à être envoyé à l’arrière, grièvement blessé. Il lui faut six mois pour se rétablir. À sa sortie de l’hôpital militaire, il suit une formation de commandement, à un niveau moyen, près l’état-major de la division. Il est promu lieutenant en mai 1941. Il n’a pas le temps de recevoir les insignes de son grade que la radio diffuse le discours de Molotov : la guerre contre l’Allemagne a commencé.
Dès les premiers jours du conflit, la 17e Division mécanisée est déployée du côté de Polotsk. Vassenine fait alors fonction de commandant d’une section de liaison du 271e Régiment d’infanterie. Un de ses camarades de régiment, Anton Semiachkine, témoigne : « En mai-juin, on a commencé à se redéployer du côté de la frontière. Ordre a été donné de prendre les quartiers d’été. Et quand la guerre a commencé, le commandant de division s’est écrié : “Avec quoi je vais me battre ? Des polochons ou quoi ?!” L’ordre se fondait sur les paroles de Staline : “Ne pas céder à la provocation.” Résultat, nous ne disposions pas d’une cartouche, pas d’un obus, tout était resté dans les stocks. Il était bien question de se battre ! On n’avait même pas de quoi se brûler la cervelle (4) ! »
« La guerre sarcle les hommes », dira plus tard Nikolaï Vassenine.
Pendant la retraite, le 271e Régiment est encerclé dans la poche de Minsk. Le 6 juillet, Nikolaï tente une percée avec sa section. La chance l’abandonne tandis qu’il attaque la deuxième zone d’encerclement. Une balle allemande l’atteint au ventre… Quand il revient à lui, il a sur le visage une botte : un soldat allemand vérifie s’il est vivant…
Ce combattant blessé, sans insignes d’officier, n’intéresse pas l’ennemi. Vassenine est expédié avec d’autres prisonniers de guerre dans un camp de filtration, d’où il part pour le baraquement sanitaire du Stalag n°4B, près de Mühlberg (Land de Brandebourg). Là, on assiste à un miracle : non seulement Nikolaï se rétablit, mais il survit à l’hiver 1941-1942, fatal à deux millions de soldats de l’Armée rouge prisonniers, en raison des conditions inhumaines qui leur sont faites et des exécutions de masse.
À la fin de sa deuxième année d’internement, Vassenine est transféré au Stalag n° 5, dans la ville de Wolfen (Land de Saxe-Anhalt). La surveillance y est moins stricte et, à la première occasion, le prisonnier s’évade. Il réussit à se cacher un mois entier au cœur de l’Allemagne. Il finit néanmoins par être repris et livré à la Gestapo. Il connaît alors l’enfer des interrogatoires « musclés », accompagnés de passages à tabac. À ce moment-là, toutefois, les Allemands s’efforcent de ne pas gaspiller la main-d’œuvre potentielle. Plus mort que vif, Vassenine est renvoyé en camp de prisonniers, puis expédié en France pour installer une ligne télégraphique.
L’équipe d’ouvriers à laquelle il est rattaché creuse des trous destinés à planter des poteaux. Elle va ainsi de ville en ville : Verdun, Lyon, Saint-Rambert-d’Albon. Vassenine retient des Alpes françaises l’image d’un « pays plein de bosses, n’abritant que des chiens et des vignes, des vignes entourées de barbelés, pas commode de s’enfuir ». Pourtant, en octobre 1943, sans connaître le français et se représentant le pays – dit-il – d’après les romans de Hugo, Dumas et Maupassant, il a le courage de tenter une nouvelle évasion.
Cette fois, la chance lui sourit. Au bout de quelques jours d’errance, le fuyard, épuisé, est recueilli par des habitants de la petite commune de Saint-Sorlin-en-Valloire, dans le département de la Drôme.
Le « groupe Nicolas »
Le pouvoir – non officiel – est représenté dans la région par le capitaine Georges Monot, qui commande un maquis important. Il est séduit par ce vaillant Russe qui accepte sans hésiter sa proposition d’entrer dans les rangs de la Résistance. Le nouvel habitant de la commune répond désormais au nom de Nicolas Boutié (5). Les premiers temps, il ne peut s’exprimer que par gestes ou à l’aide de dessins. « Mais j’ai appris facilement la langue, j’avais lu beaucoup de littérature », se remémorait-il avec un sourire.
Il est vrai que pour remplir ses missions de combat, le français n’est pas indispensable : « Il fallait avoir des poings, pas des mots. » On trace sur un papier ou dans le sable le plan des opérations, indiquant les localités près desquelles il convient de miner les routes ou d’attaquer les garnisons allemandes. Armes et munitions sont parachutées par des avions anglais. À la différence des partisans soviétiques, les résistants ne se cachent pas dans les forêts. Le jour, ce sont de paisibles citadins ou des fermiers, qui, la nuit, se changent en combattants du nazisme, faisant diversion à Lille, Verdun, Grenoble, Marseille, Saint-Rambert-d’Albon… Vassenine vit dans les montagnes, chez un agriculteur qu’il aide dans son exploitation. Mais à la tombée de la nuit, il descend à Saint-Sorlin, rejoindre ses camarades.
Pour sa première mission, il n’est armé que d’un couteau – ainsi Monot met-il à l’épreuve les nouveaux. À eux de se débrouiller pour se procurer des armes. « Je m’en suis tiré et suis même revenu avec un fusil. Donc, j’étais des leurs ! » Ainsi Vassenine expliquera-t-il plus tard les méthodes de son commandant. Il en parle sans amertume, avec une note de bravade dans la voix. Il fonce toujours au cœur du combat et ne tarde pas à être adopté par les maquisards. Les Français lui font tellement confiance qu’ils le nomment commandant d’un groupe, baptisé par les hommes : le « groupe Nicolas ».
Vassenine a une cinquantaine de combattants sous ses ordres, dont nombre de Russes, libérés ou évadés du camp de prisonniers allemand. Ensemble, ils prennent part au soulèvement des maquisards locaux contre le gouvernement de Vichy en juin 1944. Les Allemands mobilisent vingt mille soldats pour les écraser. Les insurgés souffrent, mais ne se laissent pas abattre. À force de pourparlers, Vassenine réussit à convaincre un détachement punitif, composé de cent vingt ressortissants des républiques soviétiques d’Asie centrale se battant sous l’uniforme allemand, de se rendre. Deux mois plus tard, quand les Alliés arrivent dans le Sud de la France, le « groupe Nicolas » lance un raid un peu fou et parvient à prendre la petite ville de Saint-Rambert-d’Albon. Vassenine, pour sa part, arrache le drapeau allemand de l’hôtel de ville et le brûle. Les maquisards punissent les femmes ayant eu des liaisons avec l’ennemi : ils les enduisent de miel qu’ils recouvrent de cendre. Les résistants tiennent la ville quelques semaines, jusqu’à la venue des troupes anglo-américaines. Durant cette période, « monsieur Nicolas » fait fonction de commandant. À l’occasion de la libération de Saint-Rambert-d’Albon, Vassenine est proposé pour la Croix du combattant (créée en 1930 afin de récompenser ceux qui « ont défendu la Patrie au péril de leur vie » ; elle est l’équivalent de la médaille soviétique de la « Vaillance militaire »).
Retour au pays
Une fois les troupes anglo-américaines sur place, le « groupe Nicolas » met un terme à ses opérations de combat. Au début de l’automne, Vassenine est convoqué dans Paris libéré, où la mission militaire soviétique est déjà à l’œuvre. On lui remet enfin un uniforme soviétique, orné d’épaulettes de lieutenant, et on le nomme à la tête du département d’enregistrement de la mission. En janvier 1945, il est muté à Marseille, au poste de chef d’état-major du régiment de marche pour l’organisation et le rapatriement des citoyens soviétiques.
Il ne songe plus, désormais, qu’à rentrer chez lui. Au début d’avril, il n’y tient plus et demande à être envoyé en URSS. Il n’ignore pas, bien sûr, que tous les anciens prisonniers de guerre sont passés au crible par le NKVD, mais il compte sur ses mérites au combat. Il veut prouver, une fois encore, son dévouement à la Patrie au cours du conflit qui se profile contre les Japonais. Sa requête est acceptée et, dès le 20 avril, un cargo le transporte à Odessa, en compagnie d’autres rapatriés.
Avant de fouler le sol natal, le lieutenant Vassenine revêt fièrement son uniforme orné de la Croix du combattant. L’accueil qui lui est réservé par sa patrie n’est pas des plus aimables. Devant les rapatriés alignés, un officier du NKVD lui arrache sa décoration « bourgeoise », qu’il jette à la mer, en ajoutant cette plaisanterie douteuse : « T’aurais mieux fait de ramener une pute, plutôt qu’une médaille. » Et bien qu’après vérification, on ne trouve rien de compromettant dans la biographie de Vassenine, le tribunal militaire condamne ce « traître à la Patrie » à quinze ans de relégation. Allez savoir avec qui il a pu s’acoquiner, là-bas, à l’étranger !...
Jusque dans les années 1960, Vassenine travaille dans des mines de charbon et de plomb dans la région de Tchita. Selon les documents officiels, il est alors « en mission forcée ». La vie des relégués n’est pas douce : « Continuellement en loques, affamé, on ne pensait qu’à arracher un morceau de n’importe quoi à manger, à n’importe qui, même à un chien… » La mort de Staline entraîne un certain assouplissement du régime : Vassenine est autorisé à vivre au milieu de la population du bourg et à voyager sur de petites distances.
C’est alors que Nikolaï fonde une famille. L’élue, une brune aux cheveux bouclés, a nom Zina (Zinaïda). En 1944, ayant achevé ses études dans un collège technique, elle est partie, sur un coup de cœur, pour la Transbaïkalie où elle travaille comme géologue. Vassenine la séduit par des chansons : « Nous allions à cheval de la mine d’or au trust…, se souvient Zinaïda. Il s’est mis à chanter en chemin. Quelle voix il avait ! Puis il m’a invitée au cinéma, une fois, une autre… Là-bas, dans la région de Tchita, nous avons eu trois enfants. »
Durant ses dernières années de relégation, Vassenine occupe un poste à responsabilité : il est à la tête d’une centrale électrique. Pourtant, son temps achevé, il se laisse convaincre par son épouse de s’installer dans l’Oural, dans la ville de Berezovski, dont elle est originaire. La marque infamante de traître à la Patrie ne sera effacée pour Nikolaï qu’au milieu des années 1980, avec le début de la perestroïka. En 2005, les autorités françaises le font chevalier de la Légion d’Honneur – il est le seul Russe de la Résistance française à être ainsi distingué.
Un secret de cœur
Pour les proches de Nikolaï Vassenine, ses récits de la France ressortissent à la légende familiale. Il parle de ses camarades du « groupe », évoque de temps à autre ses exploits personnels.
Mais en 2007, après le décès de Zinaïda, les enfants de Nikolaï entendent une histoire que leur père avait toujours tue dans un souci de ne pas heurter les sentiments de son épouse.
Jeanne Monot… La fille du capitaine Georges Monot – telle est celle dont il a pieusement gardé le souvenir durant toutes ces années. Ils se sont connus dans la maison du capitaine, où, au printemps 1944, une chambre avait été attribuée au blessé Nicolas Boutié. Jeanne le soignait. C’était une brune aux cheveux bouclés, comme Zina. Après tout ce temps, Nikolaï était incapable de se rappeler la couleur de ses yeux…
« Elle déversait de l’eau oxygénée sur ma blessure, ça moussait, bouillonnait… notre amour aussi bouillonnait… Elle versait, versait, m’embrassait, et se remettait à verser… »
En l’absence du capitaine Monot, les amoureux passaient dans la chambre de Jeanne. Elle jouait Chopin au piano, il lui récitait de mémoire des passages d’Eugène Onéguine de Pouchkine.
Il ne pouvait être question d’informer le père de la jeune fille. Fils de paysan, Nikolaï savait fort bien ce qu’était une mésalliance. Des dizaines d’années plus tard, il confiera aux journalistes : « Pensez ! J’étais un guenilleux, toutes mes possessions se résumaient à un fusil et des culottes en lambeaux, cousues dans une couverture. Alors, la propre fille du capitaine Monot ! Les gens auraient rigolé (6) ! »
Il n’ose demander sa main qu’à Paris, après avoir revêtu l’uniforme d’officier soviétique. Monot refuse sans explication.
La rencontre manquée
Après la mort de Zina, Nikolaï va mal, mais il se moque de sa santé… Les paroles de son ami Valeri Lobanov, propriétaire d’une agence de tourisme, le ramènent à la vie : « Mettons-nous d’accord : je te retrouve Jeanne et tu commences à te soigner. »
Dès lors, toutes les pensées de Nikolaï sont mobilisées par la rencontre à venir. Un jour, dans la cour de sa maison, il aperçoit une femme qui lui semble être le portrait craché de Jeanne. Il se retient tout juste de la héler.
Les médias s’emparent de l’histoire du vétéran de Berezovski et la rendent publique. Des dizaines de volontaires se mettent à rechercher Jeanne. Parmi eux, le gouverneur de la région de Sverdlovsk, Evgueni Kouïvachev.
Au printemps 2013, grâce au concours de l’Amicale des Anciens Combattants de Saint-Sorlin, on parvient à retrouver sa trace. On apprend ainsi qu’après le départ de Vassenine pour l’URSS, elle a accouché d’un fils, Pierre. Le père en est officiellement le résistant Brunet, tué en 1944, avant la naissance de l’enfant. D’aucuns estiment, toutefois, que ce dernier ressemble beaucoup à Vassenine. Après la guerre, Jeanne épouse son beau-frère, Robert Brunet, un résistant lui aussi.
Les camarades de maquis de Vassenine ne sont plus : le dernier, Marcel Mars, est décédé le 17 mars 2013.
Le destin ne se montre pas tendre, qui souffle aux acteurs de cette histoire les mots : « Trop tard ! » Il n’est plus de Jeanne Monot ni de Jeanne Brunet depuis longtemps : elle vit dans une maison de retraite, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle ne reconnaît pas même son fils. Elle rend l’âme au printemps 2014.
La tentative de ressusciter le passé donne dans une impasse. Nikolaï trouve néanmoins la force de se rendre, l’été de la même année, sur les lieux de sa gloire de maquisard.
Il arrive en France en véritable star : n’est-il pas le héros du film Vassenine, réalisé par le documentariste d’Ekaterinbourg Andreï Grigoriev. L’accroche du film est une citation de Nikolaï : « Je suis un soldat russe. Je lui avais promis de revenir (7) … »
À Saint-Sorlin, des discours solennels, une reconstitution historique du combat mené par les maquisards contre les Allemands, le titre de citoyen d’honneur de la ville, attendent le légendaire Nicolas Boutié. Ainsi que la tombe fraîche de Jeanne au cimetière local…
Nikolaï revient en Russie en passant par Paris, comme en 1945, l’année de la victoire.
« Voir Paris et mourir » – en l’occurrence, le fameux dicton est justifié. Nikolaï Vassenine meurt le 7 décembre 2014. Heureux, peut-être.
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1. Voir Rossiïskaïa gazeta, 3 avril 2013, http://elib.uraic.ru/bitstream/123456789/4154/1/rg_ned_2013_073.pdf
2. Diminutif affectueux du prénom Nikolaï.
3. Ancienne division administrative équivalant à une province. De nos jours, le bourg de Pychak entre dans la composition du district de Iouria, région de Kirov, Fédération de Russie.
4. « Perejityïe ottchaïanie i stchastie ostalis vo mne navsegda » [Le désespoir et le bonheur que j’ai connus sont restés en moi à jamais], Izvestia, 4 mai 2004, http://izvestia.ru/news/289765
5. « Un vétéran russe à la recherche d’un amour perdu… dans la Drôme », En savoir plus, 7 mars 2013. https://fr.sputniknews.com/societe/201303071022563615-un-veteran-russe-a-la-recherche-d-un-amour-perdu-dans-la-drome/
6. Polina Ivanouchkina, « Ia skajou ieï “jevouzem”. Etou frazou rousski soldat bereg dlja lioubimoï 70 let » [Je lui dirai “Je-vous-aime”. Ces mots, le soldat russe les a gardés pour son aimée pendant soixante-dix ans], Argoumenty i Fakty, n° 34, 20 août 2014, http://www.aif.ru/society/people/ya_skazhu_ey_zhevuzem_etu_frazu_russkiy_soldat_bereg_dlya_lyubimoy_70_let
7. La seconde partie du film est sortie en 2015, après la mort de Nikolaï Vassenine. Une partie des moyens nécessaires à sa réalisation a été obtenue grâce au financement participatif.