Il y a trente ans, alors que disparaissait l’Union soviétique, nombre d’observateurs s’étonnaient du caractère relativement paisible de sa désintégration. Auparavant, l’effondrement des grands empires européens – britannique, français, espagnol ou encore portugais – s’était accompagné de graves conflits armés, dont certains avaient duré plusieurs décennies. Certes, l’espace postsoviétique était le théâtre de combats dans les années 1990 (au Tadjikistan, dans le Haut-Karabagh, en Abkhazie, en Tchétchénie), mais leur ampleur restait relativement modeste en comparaison. La majorité des conflits furent « gelés », ne faisant plus que périodiquement la Une des journaux, lors d’explosions de violence. Globalement, la déconstruction de l’URSS se déroula pacifiquement, et l’on était d’autant plus fondé à s’en étonner que personne ne s’y était préparé.
Ce trait particulier de l’effondrement de l’URSS a inspiré les explications les plus diverses. On a notamment renvoyé au cynisme et à l’opportunisme de la nomenklatura soviétique, qui aurait choisi de sacrifier les chances de préserver l’intégrité d’une grande puissance à la perspective d’un enrichissement personnel. On a souligné l’organisation singulière de l’URSS, dans laquelle la métropole impériale exploitait moins ses colonies périphériques qu’elle ne les finançait sur ses propres fonds. Enfin, on a rappelé la sérénité du climat régnant à l’international au début des années 1990, qui devait largement contribuer à éviter d’effroyables guerres pour « l’héritage soviétique ».
Une autre explication, qui n’exclut pas nécessairement les précédentes, veut que l’Union soviétique ne se soit pas effondrée à la fin de 1991, mais qu’elle se soit engagée dans un processus long, complexe et contradictoire de désintégration impériale. De ce point de vue, il y a trente ans, les dirigeants des anciennes républiques soviétiques ont simplement posé comme objectif la formation d’États indépendants sur les ruines de l’URSS ; toutefois, la constitution de ces nouvelles entités a mis plusieurs décennies à se réaliser. Longtemps encore, la majeure partie de l’espace soviétique s’est comportée comme un tout uni, du point de vue des relations économiques, des infrastructures logistiques et de transport, des normes éducatives, scientifiques et culturelles, et surtout du point de vue de la mentalité des élites dirigeantes. En fait, le véritable effondrement de l’URSS se déroule de nos jours, sous nos yeux, et les États apparus depuis trente ans devront encore faire face aux menaces et aux dangers qui accompagnent la désintégration d’un empire.
Le caractère relatif de la désintégration de l’URSS à la fin de 1991 devient particulièrement évident lorsque l’on compare celle-ci à un événement analogue plus récent tel que le Brexit. Entre le référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne (UE), en juin 2016, et le divorce effectif entre Londres et Bruxelles, le 1er février 2020, quatre années se sont écoulées en intenses négociations, en âpres luttes politiques, en consultations d’experts, en laborieuses quêtes de compromis sur les conditions futures des relations entre le Royaume-Uni et les Vingt-Sept. Ces quatre années ont vu la rédaction et la signature d’une multitude de documents juridiques établissant les droits et les devoirs impliqués par le futur partenariat. Au contraire, les accords de Biélovège constatant la fin de l’Union soviétique et donnant naissance à la Communauté des États indépendants (CEI) ont été discutés, rédigés et signés en quelques jours. Leurs quatorze articles tiennent sur deux pages. Le déséquilibre est frappant : dans le cas du Brexit, il s’agissait du retrait d’un seul pays d’un système multilatéral intégré, tandis que les accords de Biélovège proclamaient la déconstruction réglée d’un État composé d’une multitude de peuples partageant une histoire commune de plusieurs siècles.
Une autorité contestée
Il y a trente ans, la concrétisation des projets d’indépendance nationale des anciennes républiques de l’Union n’avait rien d’acquis. De sérieux doutes existaient quant à la viabilité et à la consistance d’un grand nombre d’entre eux. « Ils n’iront pas bien loin et reviendront bientôt vers nous », pensait-on à Moscou. Dans d’autres circonstances, les États de l’espace postsoviétique auraient pu, sous l’impulsion de la Russie, former un ensemble intégré viable, comparable à l’Union européenne. Il est incontestable que l’entourage de Boris Eltsine – et peut-être le « premier » Vladimir Poutine – a nourri ce type d’espoir et de projet. Ce n’est pas un hasard si, dans les documents officiels réglant la politique extérieure de la Russie, les relations avec « l’étranger proche » occupaient invariablement la première place dans la hiérarchie des priorités géographiques de Moscou. Longtemps, les institutions de la CEI n’ont pas été perçues comme les instruments d’un « divorce civilisé » d’avec les voisins postsoviétiques, mais comme les embryons de futures structures intégrées. La consolidation de l’espace postsoviétique était une condition absolument indispensable, afin que la Russie retrouve son statut de grande puissance et qu’elle puisse s’assurer un développement stable et progressif.
Aujourd’hui, force est de constater que le but n’a pas été atteint. Cet échec a de nombreuses causes. Mentionnons la composition extrêmement bigarrée et hétérogène des nouvelles formations étatiques, qui ont emprunté des trajectoires distinctes en matière de développement économique, politique et spirituel. Citons l’attitude des Occidentaux, toujours enclins à suspecter la restauration de l’URSS sous quelque forme que ce soit, ou encore le « syndrome du grand frère », récurrent dans la politique russe : l’incapacité de Moscou à prendre pleinement en compte les spécificités, les intérêts propres, la complexité de la situation politique et la psychologie des nouveaux dirigeants des ex-républiques soviétiques.
Néanmoins, ces facteurs ne sont pas prépondérants. Le problème fondamental de l’« intégration eurasiatique » postsoviétique réside dans l’incapacité de la Russie, en trente ans d’existence en tant qu’État indépendant, à trouver un modèle de développement socio-économique efficace qui inspire ses voisins. En d’autres termes, la Russie n’est pas devenue ce que l’Allemagne de l’Ouest (et, en partie, la France) a été pour ses partenaires de la Communauté économique européenne (CEE) dans les années 1960-1970. Moscou n’a pas même été en mesure d’endosser le rôle de locomotive économique de l’espace eurasiatique, où son influence se trouve concurrencée par celle d’acteurs aussi ambitieux et dynamiques que l’UE à l’ouest et la Chine à l’est.
Au demeurant, les instruments dont la Russie a usé pour renforcer son autorité se sont révélés d’une efficacité limitée. Premièrement, Moscou s’est positionnée comme le principal (voire le seul) garant de la sécurité des États postsoviétiques. Elle n’a ainsi jamais caché sa désapprobation à l’égard des tentatives d’autres puissances cherchant à accroître leur influence politique et militaire, voire de l’envoi de casques bleus de l’ONU dans des zones de conflit de la région. Si ce positionnement n’a suscité aucune contestation de principe sur la frontière méridionale de l’URSS, cet activisme n’a pas été accueilli avec le même bonheur dans certains pays. En trente ans, Moscou a ainsi accumulé les complications dans les territoires indépendantistes non reconnus : Abkhazie, Ossétie du Sud, Donbass, Transnistrie, Haut-Karabagh. Si chacun de ces cas est différent, ils « plombent » aujourd’hui les relations de la Russie tant avec ses proches voisins qu’avec les Occidentaux.
De plus, la Russie vend à son « étranger proche » du pétrole, du gaz et d’autres matières premières à prix réduits. Ce levier a relativement bien fonctionné dans les périodes de crise mondiale de l’offre – les pénuries de ressources faisant fortement grimper les cours. Rappelons à ce propos que, dans les années suivant l’effondrement de l’URSS, l’économie de la plupart des pays de la CEI n’avait pas abandonné le modèle soviétique, très gourmand en énergie et en ressources, d’où leur forte dépendance envers les approvisionnements russes. Vis-à-vis des pays eux-mêmes producteurs d’hydrocarbures (Kazakhstan, Turkménistan, Azerbaïdjan), la Russie intervenait comme corridor de transit préférentiel (voire unique) pour les exportations.
La donne change lorsque le marché de vendeurs se transforme en marché d’acheteurs, dans les années 2010, rendant moins intéressantes les ristournes russes dans un contexte de cours en berne. Au demeurant, les entreprises énergétiques russes se montrent alors de moins en moins enclines à sacrifier leurs bénéfices au nom d’abstraites considérations géopolitiques. La politique des hydrocarbures a également perdu de son efficacité à mesure que progressait la lente mais inexorable restructuration des économies de la CEI.
Par ailleurs, Moscou s’est efforcée d’attirer ses voisins en offrant des conditions préférentielles d’accès à son marché pour leurs biens, leurs services et leur main d’œuvre (via les travailleurs immigrés). Sur ce point, les besoins liés à la croissance rapide de l’économie russe s’accordaient avec ceux de nombreux pays de la CEI, encore incapables de s’exporter vers des marchés plus éloignés. La symbiose n’a pas duré longtemps. Dès le début des années 2010, l’économie russe s’essouffle et affiche des indicateurs de croissance en-deçà de la moyenne mondiale. Les autres pays de la CEI, de leur côté, diversifient volontiers leurs relations économiques, multipliant les partenariats avec la Chine, l’UE, l’Asie du Sud ou encore le Proche-Orient. Les restrictions économiques imposées à plusieurs reprises par Moscou à l’encontre de la Géorgie, de l’Ukraine, de la Moldavie et même de la Biélorussie, entretiennent la dynamique en obligeant ces pays à explorer de nouveaux marchés d’exportation.
Enfin, la Russie a longtemps revendiqué le rôle de « défenseur des intérêts » des pays de la CEI auprès des organisations et forums internationaux – Conseil de Sécurité de l’ONU, G8, G20, etc. Là encore, le temps a rendu cette position de moins en moins tenable, le point de vue de Moscou et de ses proches voisins divergeant de plus en plus : lors des votes aux Nations unies, par exemple, la solidarité n’est plus systématique, et les désaccords se multiplient en marge des événements les plus divers. Même au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai, la voix de la Russie est contestée par les anciens « pays frères ».
Il serait erroné de croire que Moscou ait perdu tout levier d’influence. Sa politique éducative, via des bourses pour les étudiants originaires de la CEI, existe toujours, de même que les programmes de promotion de la culture et de la langue russes ou encore la coopération technologique (bilatérale ou multilatérale). Cependant, ces derniers s’inscrivent dans un contexte économique dominé par le secteur primaire qui en limite d’autant plus l’efficacité que les concurrents chinois et européens s’implantent plus activement dans l’espace postsoviétique. En outre, les identités nationales des ex-républiques d’URSS se sont largement formées via la mise à distance de la Russie – y compris de son histoire, de sa culture et de sa langue. La Russie apparaissait comme « l’Autre », que le nationalisme ethnique et culturel des anciennes marches de l’Empire devait repousser afin de permettre l’émergence d’États indépendants.
Il est difficile, à l’heure actuelle, de se représenter exactement l’évolution des principes régissant la politique russe vis-à-vis de l’« étranger proche ». Un jour, peut-être, l’ouverture des archives permettra d’analyser en détail les vifs débats qui ont nécessairement eu lieu sur ce sujet, dans l’entourage de Boris Eltsine, puis de Vladimir Poutine. En attendant, on peut d’ores et déjà émettre l’hypothèse que la guerre d’août 2008 en Géorgie, et surtout la reconnaissance consécutive de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, ont été le résultat d’une profonde évolution dans la stratégie du Kremlin. En effet, dès 2008, il était évident que la reconnaissance des deux régions séparatistes géorgiennes introduirait une difficulté majeure dans les relations entre Moscou et Tbilissi, et que sans le concours actif de cette dernière, toute tentative d’intégration économique et politique du Caucase du Sud serait inconcevable.
Changement de cap
Six ans plus tard, l’attitude du Kremlin pendant la crise ukrainienne de 2014, radicalement différente de celle observée lors de la « révolution orange » dix ans auparavant, fournit une preuve supplémentaire d’un changement d’orientation. L’opération de « rattachement » de la Crimée, menée au pas de charge, le soutien résolu aux républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, et le discours officiel extrêmement offensif indiquent clairement que le Kremlin considère comme une nécessité historique l’hostilité durable de l’Ukraine à l’égard de la Russie, à laquelle il se prépare à faire face. En conséquence, les événements de 2014 ont enterré les derniers projets de réintégration complexe de l’espace postsoviétique – à supposer que de tels projets aient alors subsisté.
Depuis, on observe un glissement manifeste de Moscou vers une attitude encourageant l’« autonomisation » de ses voisins, via l’arrêt progressif des aides financières directes et indirectes qui leur étaient accordées, la défense obstinée des positions russes en matière de commerce et d’investissements, ou encore la mise en concurrence active de ces anciens « frères » sur les marchés des pays tiers. Certes, les formations multilatérales subsistent : l’Union économique eurasiatique (UEE) est entrée en vigueur en 2015. Mais la Russie n’accorde au fond à cette dernière qu’une importance limitée, seuls 10 % de son commerce extérieur se faisant avec les autres États membres. Les prudentes tentatives russes de politisation de l’Union n’ont pas reçu le soutien des autres adhérents et n’ont pas été poussées très loin.
Les événements majeurs qui se sont produits dans l’espace postsoviétique au cours de la seconde moitié de l’année 2020 illustrent parfaitement la nouvelle politique de Moscou.
On s’en souvient, après la victoire d’Alexandre Loukachenko à la présidentielle du 9 août 2020 en Biélorussie (la sixième d’affilée), un vaste mouvement de contestation éclate dans le pays, remettant en question le maintien au pouvoir du dirigeant. De nombreux commentateurs affirment alors que le Kremlin ne manquera pas de profiter de la crise pour accélérer le processus d’intégration économique et politique entre les deux pays – voire, dans l’idéal, pour que la Russie « avale » son voisin. Certains jugent inévitable une intervention militaire de Moscou, d’autres annoncent la création urgente de nouvelles institutions renforçant l’Union de la Russie et de la Biélorussie. La plupart de ces prévisions n’ont trouvé aucune confirmation dans les faits, le Kremlin choisissant de préserver le statu quo – dans le dossier biélorusse comme dans d’autres.
En octobre 2020, le Kirghizistan connaît son troisième coup d’État en moins de trente ans d’indépendance, et les rues de Bichkek sont le théâtre de violentes émeutes. La Russie décide de rester en retrait ; elle va même jusqu’à suspendre ses dotations au pays en attendant que la situation politique se stabilise.
Lors de la présidentielle moldave de novembre 2020, l’europhile Maïa Sandu bat le président sortant, ouvertement pro-russe, Igor Dodon. Nombre d’analystes attribuent sa victoire au soutien massif de la diaspora moldave établie en Europe de l’Ouest. Or, aucun effort sérieux n’a apparemment été déployé afin de mobiliser les 350 000 Moldaves résidant en Russie. De manière étonnante, le Kremlin semble même s’être désintéressé du scrutin.
Parallèlement, au cours de l’automne, le « conflit gelé » du Haut-Karabagh se réveille. La Turquie soutenant activement l’Azerbaïdjan, le rapport de force penche rapidement en faveur de Bakou. La Russie, de son côté, n’intervient que lorsque pointent à l’horizon les premiers signes d’une défaite écrasante de l’Arménie. Moscou prouve une nouvelle fois qu’elle demeure la puissance extérieure dominante dans le Caucase du Sud et qu’elle est la seule à pouvoir arrêter l’escalade des combats. Ni le Groupe de Minsk de l’OSCE, ni le Conseil de sécurité des Nations unies, ni l’Union européenne, ni l’OTAN, ni les États-Unis n’ont su l’épauler pour faire cesser le bain de sang. Moscou a obtenu la fin des combats sans se fâcher ni avec Erevan, ni avec Bakou, ni avec Ankara. Sa force de maintien de la paix ne quittera pas le Haut-Karabagh avant longtemps : en d’autres termes, la Russie est loin d’avoir perdu son statut d’arbitre régional.
Ce conflit a toutefois pour conséquence évidente le renforcement d’un acteur particulièrement actif sur la scène régionale, la Turquie. Ses soldats (rappelons que la Turquie est membre de l’OTAN) ont désormais un « permis de séjour permanent » en Azerbaïdjan où l’influence politique d’Ankara a été démultipliée. Et bien que Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdoğan aient pour habitude de mettre en valeur les intérêts convergents de leurs deux pays – plutôt que leurs désaccords –, Moscou voit parfaitement le défi stratégique que constitue la présence imposante de la Turquie dans le Caucase. Elle n’a pas oublié le rôle joué par Ankara lors des deux guerres de Tchétchénie. Par ailleurs, la perspective d’un afflux constant de mercenaires syriens dans la région risque de réduire à néant les résultats de cinq années d’intervention au Levant. Quoi qu’il en soit, le Kremlin a préféré fermer les yeux sur l’évidente expansion de la Turquie dans une région cruciale de l’espace postsoviétique.
Conclusion
Que nous disent ces événements de 2020 et la réaction de Moscou ? De toute évidence, nombre d’États postsoviétiques entrent aujourd’hui dans une période de turbulences politiques, et les conflits dormants ont toutes les chances de se réveiller. Par ailleurs, les principaux acteurs internationaux (États-Unis, Union européenne, Chine) ne sont pas disposés, pour diverses raisons, à s’attribuer le rôle de garants de la sécurité ou à devenir les moteurs du développement de l’espace postsoviétique – dans ses zones tant méridionales qu’occidentales.
Cet espace ne devrait pas être le terrain d’un nouveau Grand Échiquier à court terme : aucune lutte acharnée pour « l’héritage soviétique » n’est à prévoir. Mais Moscou n’est pas non plus prête à défendre sa « sphère d’intérêts privilégiés » par tous les moyens en sa possession. La politique russe évolue vers plus de pragmatisme et de rationalité, mettant au premier plan les questions économiques et les enjeux stratégiques concrets. Ce constat ne signifie pas que la Russie ait surmonté son traumatisme post-impérial. Au contraire, la prétention au statut de grande puissance n’a jamais motivé avec autant d’insistance l’action du Kremlin. En revanche, cette revendication est désormais moins portée par la politique en direction de l’« étranger proche » que par la démonstration des capacités de projection de la puissance russe – vers le Proche-Orient, le Sud-est asiatique, l’Afrique ou même l’Amérique latine.
Paradoxalement, au cours des trente dernières années, la Russie a su se transformer en une puissance mondiale très active, sans réussir à s’imposer comme une autorité régionale légitime. Au contraire, ce mondialisme peut apparaître comme une compensation de l’incapacité de Moscou à construire des relations positives et durables avec ses voisins les plus proches. La tâche demeure donc entière, et la Russie devra bien finir par s’y atteler, ne serait-ce qu’à moyen terme.